Billet d'humeur : éloge de la lenteur !

Depuis plusieurs mois Terra Ô s'est délocalisé en terre guadeloupéenne 🌴🏞☀️.

La patience, ça s'apprend

Les codes sur l’île sont assez différents de ceux de la métropole. Ici j'apprends à cultiver la patience. Si j’ai perdu une certaine forme d’efficacité dans mon quotidien, j’ai gagné en contrepartie de la chaleur humaine et des attentions bienveillantes. D’où ce billet d’humeur qui est une éloge à la lenteur.

Certes, je dois désormais largement anticiper toute commande de produits en provenance de métropole. Grève, retard d’acheminement de bateau, passage en douane … les délais sont vite décuplés.

L'attente dans les pharmacies, à la Poste ou dans certaines boutiques me parait toujours interminable.

J’ai abandonné le reflexe de chercher une information sur Internet car elle est souvent erronée et il est plus efficace de la trouver auprès de mon voisin ou d’un commerçant.

Ici tout est parfois plus lent, trop lent mais...

La bienveillance n'a pas de prix

Si les files d’attente sont longues c’est que les gens se parlent, prennent le temps d’échanger ou de s’entraider.

Dans la rue, personne ne klaxonne quand une voiture stationne 2 minutes au milieu de la chaussée. Les gens patientent calmement. Les seuls coups de klaxon sont là pour saluer une connaissance.

Avant de me déposer un colis, le facteur m’appelle pour savoir à quelle heure je serai présente. Il me demande si j'ai bien dormi. Vous ne pouvez pas imaginer la tête que j’ai fait le jour où il m’a demandé si j’avais bien mangé !

Dernièrement, un vendeur m'a accompagnée, de sa propre initiative, au bout de la rue pour déposer un carton lourd dans mon coffre. Un jour, un commerçant m’a arrêtée dans la rue, une heure après mon passage dans sa boutique, pour me donner des légumes de son jardin !

Perdre du temps pour gagner en sérénité ?

Parce que la lenteur a parfois du bon et fait diminuer notre niveau de stress, l'idée de prendre le temps d’échanger avec ses pairs, de contempler son environnement ou d’observer la nature, me parait vitale.

Perdre du temps, prendre son temps, prendre du temps pour soi, s’écouter, s’occuper de soi constituent une mission quasi sacrée, un devoir envers nous-même.

Mais dans la réalité, combien de fois dans la journée fait-on une réelle pause ? Quand prenons-nous le temps de ne rien faire ?

Et vous, arrivez-vous à vous consacrer du temps, à prendre quelques minutes dans la journée rien que pour vous et votre bien-être ?